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  • Photo du rédacteurChristophe De Rouau

Or Bleu - Quelques réponses

Dernière mise à jour : 16 avr. 2020

Cela fait presque 1 an maintenant que l'Or Bleu est paru, et aujourd'hui (ou plutôt il y a quelques jours) j'ai eu droit à la première chronique \ critique sur mon roman.

Merci à Jean Christophe Gapdy pour ce retour qui est à ma connaissance le premier.


Sa chronique ici ou ici

En fait, c'est un double merci que j'adresse à Jean Christophe, puisque sa chronique va me servir de d'appui pour éclaircir certains points et pour répondre aux interrogations de lecteurs.


Mais tout d'abord, une petite explication sur la naissance de ce roman qui avant d'en être un, n'était qu'une nouvelle, écrite dans le cadre d'un concours de nouvelles, dont le thème était : l'eau. Pas simple au premier abord. A l'époque, j'habitais en bord de Garonne (en fait, j'y habite toujours, seule la commune à changer depuis), et en rentrant chez moi, un après-midi, à pied, j'ai été frappé par le niveau affreusement bas du fleuve. On voyait le fond aussi clairement que s'il s'agissait d'un ruisseau de montagne (alors qu'en temps normal, la Garonne affiche une couleur verdâtre, peu engageante). Je me suis alors demandé ce qu'il adviendrait de l'espèce humaine si l'eau disparaissait totalement, ou tout du moins devenait extrêmement rare.

Sur la base des restrictions et lois existantes, comportements sociaux et autres aspects de notre vie actuelle, j'ai extrapolé un possible avenir et donné naissance à cet univers aux accents post-apocalyptique.

Les nombreux retours positifs, et négatifs, sur cette nouvelle m'ont donné envie d'en connaître un peu plus sur ce "petit" univers à peine ébauché, tout comme de faire plus ample connaissance avec les personnages. Une envie renforcée par la proposition de Philippe Ward (Ecrivain et directeur de collection chez Rivière Blanche) de vouloir me publier et de m'aider sur mon premier roman (exercice qu'il pratique avec de nombreux jeunes auteures et auteurs).

Il n'en fallait pas plus pour me lancer dans la version romancée de ma nouvelle.


J'ai sciemment voulu cette histoire en "vase clos". Je voulais un univers fermé, glauque et angoissant. Une société où l'espoir est une notion inexistante. Je me refusais à sortir de la ville basse, sauf pour aller dans les ruines ou le désert. Peut-être aussi parce que j'avais peur de ne pas pouvoir assumer ce qui se trouvait bien plus loin, tout comme j'appréhendais le monde évoluant à l'intérieur des murs de la cité. Même si je me suis tout de même risqué à jeter un œil par une porte entrouverte….

Cet univers claustrophobique me permettait également de mettre le lecteur dans le même état d'ignorance que les plébéiens ; ignorance du monde qui existe par-delà ce no man's land qu'est la périphérie de Bidonville et par-delà les déserts. J'espérais, et espère encore, que ce huis-clos conduise le lecteur à mieux s'accaparer cette histoire, à mieux se rapprocher des personnages.


Violence et égoïsme. Deux caractères, deux instincts, qui se sont imposés dès les premières phrases écrites sur cet univers de misère. Cela ne pouvait être autrement. Je voyais mal gentillesse, abnégation et entraide régner alors que les ressources sont quasi inexistantes et que, même si on est loin d'une ville surpeuplée comme on pourrait l'imaginer avec une actuelle croissance démographique mondiale galopante, les plébéiens s'entassent des cahutes au pied de la cité et cela génère forcément des tensions, de la violence, et de la haine. Il y a bien quelques traces de bienveillance, il n'y a qu'à voir le trio Natou – Reena – Hanza, ou le vieux Greg, mais c'est là une vertu aussi rare que la nourriture et l'eau.


Comme dit à peine plus haut, j'ai risqué un œil à l'intérieur de la cité. Dans une première version de l'Or Bleu, il n'y avait aucune incursion narrative dans la ville haute, mais une fois mon histoire finie, cela ne me plaisait pas. Il me manquait un truc. Malgré le peu de confiance qui habitait mon âme d'écrivain débutant, je voulais avoir un aperçu de ce qui se cachait derrière l'enceinte de béton et voir si je pouvais encore appuyer un peu plus sur l'inégalité et ce clivage qu'avait engendré la loi sur l'Or Bleu. Le problème est que cette petite incursion m'a poussé à vouloir aussi connaître la vraie nature des rations distribuées aux plébéiens. Une nature qui, comme beaucoup l'ont relevé, n'est pas sans rappeler un certain roman d'anticipation. Une ressemblance absolument pas fortuite, je l'avoue. Je me suis totalement inspiré de lui. Très facile, cela ressemble beaucoup à une forme de plagiat, effectivement, mais le monde de ce roman et sa fin m'ont toujours fasciné. J'ai connu cette histoire ado, et elle m'a renversée. Elle m'est restée gravée dans la tête. En pompant sur cet écrivain, je cherchais juste à rendre une sorte d'hommage, en toute humilité bien sûr…

Il y a en revanche un aspect auquel je n'avais pas prêté attention jusqu'à ce que Jean Christophe m'en parle. L'importance de Reena adulte par rapport à Reena enfant. Eh oui, effectivement, elle est bien plus effacée dans sa vie d'adulte que dans sa vie d'enfant et je ne sais pas pourquoi. Je ne peux pas mettre ce retrait sur le compte de l'accident, elle a trop de caractère pour ça. Je n'ai juste pas réussi à lui trouver un rôle plus important. Peut-être n'a-t-elle pas voulu se révéler à moi. Peut-être est-ce moi qui n'ai pas réussi à découvrir qu'elle femme elle était devenue. Avec un peu de chance, j'arriverai à la révéler dans le tome 2, puisque nombreux sont ceux à m'avoir demandé s'il y aurait une suite, à en vouloir plus, avoir des réponses, savoir ce qui arrive au petit Matéo. Il ne devait pas y avoir de suite, mais devant toutes ces demandes, certaines légèrement insistantes, je commence à creuser la question, à jeter quelques idées sur le papier. Mais cette suite ne sera pas pour tout de suite (rime foireuse....), j'ai un autre projet sur le feu, dans un univers complètement différent et à plusieurs années lumières de lui…


Avant d'en terminer sur ces explications, je souhaiterai parler du titre : l'Or Bleu. Le terme "Or Bleu" ne m'était pas inconnu, il est très répandu depuis quelques années, et j'ai dû l'entendre ou le lire dans quelconques reportages traitant de l'eau, de la planète ou que sais-je encore. Pour moi, il n'était qu'une sorte d'analogie avec l'Or Noir qu'est le pétrole. Je ne me suis donc pas trop posé de questions lorsqu'il a fallu donner un titre à ma nouvelle : il était tout trouvé. Et je me suis posé encore moins de questions pour titrer mon roman… Mais voilà que quelques semaines après la parution de mon tout premier roman, alors que j'étais tout fiérot au salon du livre de Chalabre, j'apprends de la bouche de Jean-Luc Rivera qu'une œuvre existe déjà avec le même titre :

" Ton titre, c'est en hommage au roman de Danièle Martinigol ?

- ………………… (ma fierté vole en éclat) Euh, non………."

Enfer et damnation ! Voilà qu'après avoir piqué la fin d'un roman célèbre, je pique le titre d'un autre roman qui, s'il n'est pas aussi célèbre que le premier, est assez connu pour être le résultat numéro 1 sur Google… Là, je me dis que je vais passer pour un charlot !

Adresse mail prise, je m'empresse de m'excuser auprès de Danièle Martinigol à peine rentré chez moi. Dame très gentille qui ne me tient absolument pas rigueur de mon excès de fainéantise de ne pas avoir fait une rapide recherche sur le web afin d'éviter cette usurpation malencontreuse. Je l'en remercie encore et, au passage, j'invite quiconque à lire ce livre qui, bien que destiné à un jeune public, reste très plaisant à lire.


Voilà, j'en ai terminé de mon petit retour sur la chronique de Jean Christophe et des retours que j'ai eu en direct avec d'autres lecteurs qui sont, à peu de choses près, les mêmes. Si jamais vous passez par-là, que vous avez lu mon Or Bleu (et même si vous avez lu celui de Danièle) et que vous souhaitez me faire part de quelques mécontentements parce que vous êtes restés sur votre faim vous aussi, n'hésitez pas. Je prends toutes les critiques constructives !


Bonne lecture, à bientôt.


Christophe

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