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  • Photo du rédacteurChristophe De Rouau

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Dernière mise à jour : 16 avr. 2020

L'Or Bleu :

J’ai pris ce « petit » livre en décembre dernier, lors du TGS en profitant d’être aux côtés de l’auteur sur le stand que nous partagions. Lu rapidement (185 pages) et bien aimé

Voici une histoire que se déroule dans notre pays, et plus particulièrement dans la région toulousaine dans plus d’un siècle. Une histoire donc d’anticipation.

L’eau est effectivement devenue de plus en plus rare et les humains ont dû faire preuve d’une grande inventivité pour survivre de la pénurie de cet élément indispensable à la vie. C’est là un premier roman (Christophe ayant écrit plusieurs nouvelles auparavant parues dans recueils et anthologies).

Si on y trouve quelques toutes petites faiblesses çà et là (je parle en tant que lecteur, ayant moi-même commis la même chose en tant qu'écrivain), l’histoire, de la pure anticipation puisque dans un proche futur et dans notre monde à nous, se révèle sacrément sympathique à lire. Je mets sympathique bien que l'on soit dans le domaine du drame humain.

Trois grands courants parcourent ce livre. En premier, bien sûr, cette notion de caste et de sous-vie que subissent la majorité des humains de cette région, avec une perte presque totale d’humanité, cette domination de la cité…

On a comme une approche de ce qu’il existe en Inde avec les intouchables. En second, cette étonnante idée d’avoir fait « disparaître » l’eau ; plus de lac, plus de mer, ni d’océan, plus de pluie, hormis un jour par an. Pour Mad Max, l’essence était l’or noir ; ici l’eau est l’or bleu.

Enfin, en troisième élément sous-tendu, nous avons l’histoire de Natou, d’Azur-Reena et d’Hanza, du vieux Greg, le porteur de mémoire. Tout amène inexorablement à une fin sans échappatoire possible. L’eau ne peut revenir et Natou ne pourra faire aucun miracle en ouvrant quelque mystérieux barrage où elle aurait été garder en une réserve immense et secrète. Tout va se jouer avec l’humain, avec ses défauts, ses travers, ses qualités et ses désirs.

Une lecture plaisante qui m’a surpris dans les premières pages par le fait que le récit est narré au présent, où même les scènes de tension ou de duels jouent sur un calme apparent (pas de « il sauta », « bondit », « l’attrapa » et que sais-je encore), où la trame se déroule selon une écriture réfléchie et posée qui nous fait les regarder d'un autre œil.

Pas de reproche à faire, mais j'avoue avoir ressenti un certain manque en refermant le livre. Mon côté scientifique sans doute, parce que j’aurais vraiment aimé savoir comment il est possible que la Terre n’ait plus d’eau nulle part ou presque. Toute la Terre est donc devenue un désert. Les lacs n’auraient donc même plus de fond stagnant, les mers et les océans, les fonds abyssaux seraient donc devenus vides ? Mais qui des autres humains ailleurs ? Bref, comme dans tous les univers post-apocalyptiques, nous ne voyons qu’un petit bout de coin de Terre.

L’une des nombreuses originalités est liée au fait qu’il n’y a pas de road-movie dans ce post-apo (pas de bombe, ni de virus zombiesque, mais plus d’eau, je le rappelle au cas où vous n’auriez pas suivi 😉), mais une histoire autour d’une cité qui fait partie des personnages de l’histoire, un seul lieu, un monde en vase clos avec une Tolosan close mystérieuse et inaccessible autour de sa ceinture de favelas françaises. Une histoire qui tient, de ce fait, en une certaine forme de « huis-clos ». Un petit plaisir de lecture très agréable et que je recommande, car il offre une autre approche tant dans le style que dans l’histoire au regard de certaines formes d’anticipations que je connais.


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